Vérifier et Valider : les différences

Par Guillaume Promé
le
24 Fév. 2015 SMQ

vérifier vs valider

C’est une des questions que l’on se pose lorsque l’on s’intéresse aux exigences normatives : “Qu’elles sont les différences entre Vérifier et Valider ?”.

Étendues aux notions de vérification et de validation, ces expressions sont présentes des dizaines de fois dans les exigences de l’ISO 9001:2015, pour ne citer qu’elle.

Nous verrons ici comment les normes les distinguent, pour ensuite faire une étude moins formelle, illustrée d’exemples pratiques.

Comment définir Vérifier et Valider ?

  • Vérifier consiste à s’assurer que les choses font faites conformément à ce qui avait été défini
  • Valider consiste à s’assurer que les résultats sont bien atteints

Vérification et validation peuvent-elles être réalisées par la même personne ?
Sauf exigence contraire, ces taches peuvent être confiées à une unique personne, pourvu qu’elle ait les compétences nécessaires.

Y a-t-il une chronologie à respecter ?

  • La vérification est réalisée avant la validation.
  • Tout changement peut induire la nécessité d’effectuer de nouvelles vérifications et validations.

Exigences demandant de Vérifier et/ou Valider

Les activités de vérification et de validation sont nécessaires en revue de conception, lors de la gestion d’achats critiques, lorsque l’on utilise un instrument de mesure dont la justesse est critique pour le produit, lorsque l’on suit des actions… Il est naturel que toute activité critique soit vérifiée, puis validée.

Ces obligations sont particulièrement présentes dans le § “Réalisation du produit”.

Définitions de l’ISO 9000

Pour rappel : l’ISO 9000 donne les principes essentiels et le vocabulaire des systèmes de management de la qualité, sa lecture est indispensable pour correctement interpréter d’autres normes, telles que l’ISO 9001 ou l’ISO 14001.

“Vérification: Confirmation par des preuves tangibles que les exigences spécifiées ont été satisfaites”

ISO 9000:2005 – §3.8.4

 “Validation: Confirmation par des preuves tangibles que les exigences pour une utilisation spécifique ou une application prévues ont été satisfaites”

ISO 9000:2005 – §3.8.5

Vous l’aurez compris, la différence va se faire en comparant “exigences spécifiées” et “utilisation spécifique ou application prévues”.

Vérification vs validation

La vérification va comparer les résultats d’une activité avec ce qui était initialement prévu : il faut comparer les données de sortie aux exigences exprimées en entrée.

S’il y a une notion à retenir c’est celle “d’exigences internes”, dans le sens où c’est l’organisme (l’entreprise) qui définit les critères de vérification (en s’appuyant souvent sur des critères externes, par exemple lorsqu’un fabricant choisi d’appliquer les exigences de sécurité électrique de l’EN 60601-1 à son produit)

La validation est orientée utilisation, il faut établir que le résultat d’une activité répond au besoin du destinataire final.

Exemple

Le plus facile pour comprendre est de se pencher sur la fabrication d’un produit : Steve est un fabricant de téléphone intelligent : le iTéléphone.

  • Le processus de conception est vérifié en comparant le produit fini au cahier des charges, celui-ci est défini en interne et est de nature très technique.
  • La validation est faite en s’assurant que le produit correspond au besoin utilisateur, c’est-à-dire avoir un téléphone hors de prix mais à forte valeur identitaire.

Un autre exemple est celui de la gestion de l’état d’un document :
La rédaction du magazine “Plus près”, spécialisé dans l’info people, va :

  •  Vérifier qu’un article répond aux exigences internes : être racoleur, utiliser des photos payées une misère et ne pas contenir de mots de plus de trois syllabes.
  •  Valider le fait que l’article répond aux attentes du client : en mesurant par exemple le nombre de partages sur les réseaux sociaux.

Mettre en place les activités de vérification et validation

Désigner des responsables

Une même personne peut tout à fait vérifier et valider une activité. Du moment que l’organisme a le gage que cette personne est compétente sur ces deux aspects.

Mais cela ne doit pas être systématique : vous trouverez bien une activité qui demande des compétences distinctes pour réaliser ces deux actions.

À noter : certains contextes obligent à avoir recours à des personnes différentes, c’est le cas lors d’un développement logiciel selon la 60601-1-4, qui précise qu’un logiciel de dispositif médical doit être validé par une personne extérieure à l’équipe de développement, alors qu’il y a fort à parier que c’est de cette équipe que sera issue la personne en charge de la vérification.

Respecter les étapes

Ce n’est pas forcément évident lorsque l’on voit les déboires des early adopters de dispositifs hi-tech, mais un fabricant vérifie puis valide ses produits.

Mais rien n’est définitif : la moindre modification, le moindre retour d’information, le moindre changement dans l’état de l’art peuvent nécessiter une revérification et une revalidation, totale ou partielle.

Là aussi pas de règles, c’est l’organisme qui juge la pertinence d’entreprendre ces actions.